Le président sortant américain Barack Obama a refusé d'apposer son veto au projet de loi du Congrès renouvelant les sanctions contre l'Iran. Il n'a pas signé le projet de loi mais l'a pourtant laissé devenir loi.
Le porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest, a déclaré qu'Obama avait décidé de laisser passer le projet de loi en une loi, sans pourtant l'avoir signé.
"Un renouvellement des sanctions contre l'Iran n'est pas nécessaire dans la mesure où l'administration américaine s'est réservé le droit d'adopter des mesures adéquates pour punir l'Iran, dans le cadre du Plan global d'action conjoint. Ainsi, le projet de loi devient loi sans avoir besoin d'une signature du président, a annoncé le Porte-parole qui a tenté de se montrer rassurant à l'endroit de l'Iran, en prétendant que l'adoption de ce projet de loi n'aurait pas d'influence négative sur le respect des engagements des États-Unis pris dans le cadre de l'accord nucléaire.
Earnest a toutefois menacé Téhéran qu'en cas de son désengagement, les États-Unis réimposeraient les sanctions. Le double jeu d'Obama renforce la réticence de l'Iran qui a affirmé à plus d'une reprise "être sensible" à la moindre rétraction commise par les Etats-Unis envers un accord qui prévoit la levée totale des sanctions contre l'Iran.
Entre-temps, les sénateurs américains ne sont pas restés les bras croisés. Le sénateur Marco Rubio a présenté un projet de loi envisageant de nouvelles sanctions contre l'Iran pour empêcher le "développement du programme balistique iranien".
Le projet de loi intitulé "Sanctions non-nucléaires 2016" a été avancé le 7 décembre et présenté aux comités bancaires, de logement et des affaires urbaines. Le texte demande au président US de présenter, dans un délai de 120 jours, après le vote de la loi, une liste des secteurs qui coopèrent avec le programme balistique iranien aux comités concernés au sein du Congrès.
La décision du président américain de faire des sanctions anti-iraniennes une loi a déclenché une vaste polémique en Iran où le président Rohani a déjà ordonné cette semaine et dans une lettre adressée au chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique de planifier la conception et la construction de moteurs à propulsion nucléaire pour les navires de transport.