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Alep libérée : Syrie, l’An I

Alep revient... (Photo d'illustration)

La libération d’Alep des mains des terroristes sonne définitivement le glas de tout projet de démembrement des États du Moyen-Orient. Les parties, qui ont fini par retirer d’Alep 12.000 terroristes lourdement armés en moins de deux semaines, devront en faire autant pour les autres régions syriennes.

Le journal Al-Akhbar revient sur cette victoire stratégique et l’analyse à l’aide de ses commentateurs :

« La capitale du nord de la Syrie est sur le point de revenir dans le giron de la patrie. Ce qui pose d’emblée la question suivante : quelles seront les prochaines étapes de la bataille pour la libération de la Syrie des mains des terroristes ?

L’armée syrienne et ses alliés ont sur la liste de leurs priorités plusieurs points : aller se battre contre Daech et expurger de sa présence les régions qu’il contrôle, ou alors combattre Jaish al-Fatah et l’étouffer définitivement. Les stratèges militaires confirment d’une seule voix que la reprise d’Alep constitue un tournant pour Assad et ses alliés. Il s’agit d’une avancée majeure qui fait pencher sensiblement la balance du côté de l’État syrien, même si c’est une victoire trop cher payée.

Car la libération d’Alep ne s’est pas uniquement traduite dans les faits par l’effondrement des milices terroristes et la perte de l’atout majeur que représente le fait que la province la plus riche de la Syrie soit entre les mains des anti-Assad. L’impact d’un retour d’Alep au sein de la mère patrie dépasse le simple domaine militaire et touche à la fois l’avenir économique et politique de la Syrie.

L’armée syrienne et ses alliés se trouvent désormais face à plusieurs options pour en finir avec une guerre qui entre bientôt dans sa septième année. Les forces syriennes pourront par exemple se réactiver sur les fronts nord et sud du pays. Le scénario aleppin pourrait ainsi être reconduit dans la banlieue est de la ville d’al-Bab ou encore à Deraa dans le Sud, où Israël appuie largement les terroristes takfiristes.

Certes, la Russie a signifié à la Turquie quelles étaient ses lignes rouges dans le Nord syrien, surtout à Al-Bab, qu’Ankara continue de convoiter. Il n’empêche que la Turquie a prouvé à plus d’une reprise qu’elle est loin d’être fiable, surtout qu’à l’approche de l’investiture de Trump, elle est prête à tout pour s’attirer la grâce de la nouvelle administration US.

Al-Bab est une cité ultra-stratégique, en ce sens qu’elle jouxte Raqqa, dont Daech a fait sa prétendue capitale, et qu'elle se trouve au nord d’Alep. Le fait que la Turquie y soit présente constitue une menace constante contre la capitale économique de la Syrie.

Les informations dont dispose Al-Akhbar font état des projets économiques urgents que Damas compte mettre au point rapidement à Alep pour remettre sur les rails l’économie et résoudre le problème de l’électricité. Parmi ces projets figure aussi la signature de contrats dans le secteur de l’énergie pour partager avec Alep les bénéfices pétroliers tirés des régions que contrôlent les Forces démocratiques syriennes, c’est-à-dire les Kurdes.

Le QG des opérations de l’armée syrienne et de ses alliés sait pertinemment que les combats à venir ne devraient à aucun prix se limiter aux régions occupées par Daech. Al-Nosra et consorts devront être également visés et anéantis.

Un autre axe des combats qui pourrait être réactivé se situe dans la banlieue est d’Idlib, laquelle est liée à la banlieue ouest d’Alep. La victoire dans chacun de ces secteurs renforce la sécurité à l'ouest d'Alep et contribue à alléger les souffrances des habitants des deux villes encerclées de Fouaa et Kfaria.

De trop fortes divergences atomisent désormais les rangs des terroristes. L’après-Alep est trop difficile à gérer : une frange des terroristes de Jaish al-Fatah refuse de concéder la défaite et veut reprendre ses assauts. Une autre dit qu’Alep est désormais perdue et qu’il faudrait se tourner vers Hama. Un troisième groupe des terroristes pense à compenser la défaite en essayant de reprendre le contrôle de Palmyre. Toujours est-il que l’armée syrienne et ses alliés sont prêts à faire face à toutes ces tentatives.

La reprise d’Alep aura, ainsi que l’avait prévu le secrétaire général du Hezbollah, un effet domino, propre à provoquer l’effondrement du camp terroriste à travers tout le pays. Ceci reviendrait à écarter tout risque de démembrement de la Syrie, ce maillon fort de la chaîne de la Résistance. Assad ira sans doute fêter cette grande victoire à Alep aux côtés de son peuple, un peuple martyrisé qui l’a élu comme président jusqu’en 2021 et qui est seul à décider de son sort… Au demeurant, le dirigeant a de quoi prouver aux Syriens son amour pour la Syrie unie. La Syrie vient de renaître aux dépens des puissances qui comptaient sur son implosion pour faire naître aux forceps le désormais défunt "Grand Moyen-Orient". »

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SOURCE: FRENCH PRESS TV