Les Italiens ont rejeté massivement dimanche la réforme constitutionnelle portée par le chef du gouvernement Matteo Renzi, selon des sondages effectués à la sortie des urnes. Le non réaliserait un score situé entre 54 et 58%, contre 42 à 46 % pour le oui.
Deux autres enquêtes réalisées par Tecne et EMG Acqua font elles aussi état d'un écart de dix points en faveur du "non". Le référendum s'est achevé à 23h00. M. Renzi, 41 ans, arrivé au pouvoir en février 2014 sur un programme de réformes, avait promis de démissionner si sa réforme était rejetée.
Cette décision, si elle se confirme, ouvrirait une période d'incertitude, qui pourrait peser lundi à l'ouverture des marchés financiers. On y redoute, après le choc du Brexit et la montée des mouvements populistes, une nouvelle phase d'instabilité dans la troisième économie de la zone euro.
Matteo Salvini, chef de la Ligue du Nord, mouvement populiste et anti-immigration, a aussitôt invité M. Renzi à démissionner avant des élections anticipées sans plus tarder.
Matteo Renzi avait engagé sa responsabilité sur l'issue de ce scrutin, qui portait sur une réforme constitutionnelle visant à limiter le rôle du Sénat et des régions : il a annoncé sa démission lors d'une allocution aux alentours de minuit.
Les premières réactions des politiques français et des marchés
Avant même la confirmation des résultats, les responsables politiques français ont réagi sur les réseaux sociaux. Marine Le Pen a salué la victoire du «non», dans laquelle elle voit le signe d'une «soif de liberté des nations».
Eric Cocquerel du Parti de Gauche a pour sa part estimé quant à lui que le résultat du référendum marque «le déclin historique des socio-libéraux». C'est désormais une période d'incertitude qui s'ouvre en Italie, mais également en Europe : après l'annonce des premières estimations donnant le «non» largement gagnant, l'euro a connu une chute vertigineuse, passant en quelques minutes à peine de 1,062 dollars à 1,058 dollars.
Avec l'AFP