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Bahreïn: prison, déchéance de nationalité et peine de mort pour des opposants

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
À Bahreïn, le mouvement de contestation se poursuit. ©Reuters

La Haute Cour d'appel de Bahreïn a confirmé, dimanche 4 décembre, de très lourdes condamnations pour les opposants.

Elle a confirmé la condamnation à mort de trois hommes et la condamnation à la prison à perpétuité de onze autres, à l'issue d'un procès inique, dans l’affaire concernant le meurtre de trois policiers en mars 2014, dans le village d'al Daih, à l'ouest de la capitale, Manama. Le tribunal a également confirmé la déchéance de nationalité de huit des quatorze hommes. 

Dans le dossier connu sous le nom d’« Abou Nasser » ou « Jaïsh al-Imam », quatre hommes ont été condamnés à la prison à perpétuité et six autres à 15 ans d’emprisonnement.

Le régime déploie les grands moyens

Ces verdicts tombent sur fond d’extrêmes tensions à Bahreïn. Avec le début du procès du chef religieux chiite, le cheikh Issa Qassem, le régime a durci ses mesures militaires en déployant des forces de sécurité dans la capitale.

Selon le site d’al-Merat, la police bahreïnie contrôle toutes les circulations vers le village de Diraz au nord du pays, y interdit l’entrée des ouvriers étrangers et l’activité des entreprises pour la deuxième journée consécutive. Et pourtant, les derniers rapports font état de la fin du procès inique du cheikh Issa Qassem, sans résultat favorable.

Déchéance de nationalité du cheikh Issa Qassem

Le cheikh Issa Qassem. ©Reuters

Le régime bahreïni a déchu de sa nationalité le chef spirituel de la majorité chiite de 75 ans, le cheikh Issa Qassem, le 20 juin 2016, une semaine après la suspension des activités du mouvement d'Al-Wefaq, principal mouvement d'opposition du pays, par le ministère de la Justice.

Il avait été accusé de « blanchiment d’argent et d’aide au terrorisme » et d’avoir abusé de son statut de dignitaire religieux chiite « au profit des intérêts étrangers » et pour « attiser la violence et les conflits sectaires ». Faits que l’accusé a toujours niés.

Le cheikh Issa Qassem est considéré comme le plus haut dignitaire religieux chiite à Bahreïn. Après la création de l’État de Bahreïn en 1971, il revient de Nadjaf à son pays natal et devient membre de l’Assemblée nationale de Bahreïn jusqu’au jour de la dissolution du Parlement.

L’Observatoire des droits de l’homme de Bahreïn condamne fermement sa déchéance de nationalité et juge cette décision arbitraire et contraire aux lois internationales.

Report de la session de la Cour d’appel qui statue sur le sort du cheikh Ali Salman

La session de la Cour d’appel de Bahreïn qui devait annoncer, dimanche 4 décembre 2016, son verdict final contre le chef d’Al-Wefaq, le principal mouvement d’opposition au régime bahreïni, a une nouvelle fois été ajournée. Elle devrait avoir lieu le 12 décembre.

Le cheikh Ali Salman. (Photo d'archives)

Depuis 2014, le cheikh Ali Salman purge une lourde peine de prison pour "complot contre le régime" et "incitation à la désobéissance". Condamné à neuf ans de prison ferme, il avait fait appel de ce jugement.

En 2015, le tribunal criminel de Bahreïn condamnait le cheikh Ali Salman à 4 ans de prison, sous l’accusation d’avoir fait outrage au ministère de l’Intérieur et d'avoir coopéré avec des gouvernements étrangers. Mais le régime des Al-Khalifa a alourdi en appel sa peine qui est passée de 4 à 9 ans de prison pour "complot contre le régime".

Exilé dans les années 90, le chef du principal mouvement d’opposition au régime bahreïni, Al-Wefat, retourne dans son pays en 2001. Il joue un rôle prépondérant dans les manifestations de 2011 et mène un mouvement réformiste. Depuis, le peuple participe régulièrement à des manifestations pour revendiquer la libération des prisonniers politiques. Les agitations ont déjà fait des dizaines de morts et de milliers de blessés.

Les ONG de défense de droits de l’homme ont, à plusieurs reprises, condamné les mesures répressives du régime des Al-Khalifa, lui demandant de remanier son système politique.

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SOURCE: FRENCH PRESS TV