La signature d’un accord va faire de la base maritime de l’armée russe dans un port de la Syrie une base complète pour la flotte russe.
L’expert des questions défensives de la Russie, le général Jamal Mazloum a abordé le sujet dans une note parue sur le site Web de Sputnik.
« Par le renouvellement et l’amélioration de ses dispositifs militaires dans le port syrien de Tartous, la Russie renforcera ses capacités anti-terroristes et aidera, en même temps, d’autres pays du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, à combattre les groupes terroristes. »
L’accord de construction d’une base militaire en bonne et due forme à Tartous va non seulement renforcer les potentialités de la Russie en matière de lutte anti-terroriste, mais aussi influera sur toute la région. La présence russe en Syrie aidera considérablement les autres pays arabes dans la lutte contre le terrorisme, d’autant plus que certains de ces pays comme l’Égypte ont réduit leur dépendance envers les États-Unis.
Sous le régime de Moubarak, l’Égypte entretenait une coopération stratégique avec les États-Unis. Les deux pays ont pris de la distance l’un envers l’autre après le printemps arabe et le chaos politique qui l’a suivi et surtout avec la désignation d’Abdel Fattah al-Sissi, président égyptien actuel.
De même, le gouvernement de Barack Obama a réduit sa présence au Moyen-Orient, s’agissant, surtout, du déploiement d’effectifs militaires et quant au nouveau gouvernement, le président élu Donald Trump laisse déjà penser qu’il va suivre une politique étrangère encore moins ferme.
Cet expert ajoute :
« Au cas où Moscou et Damas signent l’accord d’établissement d’une base maritime permanente à Tartous, la Russie sera capable de renforcer sa présence à l’est de la Méditerranée. Or, depuis l’effondrement de l’ex-Union soviétique, la Russie n’a eu presque aucune présence militaire dans les pays du Moyen-Orient et du nord de l’Afrique (l'Irak, le Yémen, l’Egypte, la Syrie, la Libye et l’Algérie), bien que Moscou continue toujours de coopérer avec ces pays. »
Ces évolutions ne plaisent pas apparemment à Washington, affirme Jamal Mazloum. Pour les hommes politiques américains, la présence russe est un fait indésirable qui impliquerait encore davantage les Russes dans des conflits régionaux. La présence militaire extra-frontalière russe se limitait par le passé à la mer Noire ; or, l’influence russe s’est étendue aujourd’hui vers l’est de la Méditerranée.
Le ministère russe de la défense a gardé depuis 1977 sa petite base maritime à Tartous mais depuis le mois d’octobre, les responsables militaires russes disent vouloir y installer une base permanente. Le président du Conseil de la fédération de Russie, Viktor Ozerov a déclaré lundi à l’agence Ria Novosti que le renouvellement de la base de Tartous pourrait se faire en l’espace de deux ans.
