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Riyad a perdu ses atouts

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Saad Hariri reçu par le roi d'Arabie saoudite, Salmane ben Abdel Aziz, en avril 2015© SPA

Plusieurs jours après l'annonce de Saad Hariri de son soutien au candidat du Hezbollah à la présidentielle, Reuters risque une "analyse" qui contient quelques éléments de vérité. 

"Le compromis autour de la candidature de Michel Aoun à la présidence libanaise a largement contribué à renforcer la position du Hezbollah", souligne l'agence de presse qui affirme que le feu vert du Courant du 14-mars, pro-saoudien, à cette candidature prouve ni plus ni moins "une marche arrière de Riyad face à l'Iran". 

"La question de trouver un candidat au poste de la présidence préoccupe depuis des mois la haute sphère politique au Liban et cela fait des années que le pays se trouve sans président. certes les candidats ne manquaient pas mais le refus catégorique de Riyad de voir le général Michel Aoun, candidat du Hezbollah, accéder à la magistrature suprême avait bloqué tout le mécanisme. A la surprise générale, le protégé de Riyad et ex-Premier ministre, Saad Hariri, a annoncé cette semaine ne voir aucun problème à ce que Aoun soit élu président. 

Personne ne peut nier à quel point cette machine arrière profiterait au Hezbollah pro-Iran et à quel point elle affaiblirait le poids de Riyad sur la scène libanaise. Mais de là à y voir la fin du contentieux, il y a un pas qu'il ne faudrait pas franchir : l'arrivée au pouvoir de Aoun pourrait marquer le début d'une nouvelle série de tensions, cette fois axées sur le choix du premier ministre. 

 Michel Aoun, droite, en compagnie de l'ex-Premier ministre, Saad Hariri. ©Wall Street Journal

Et Reuters d'ajouter : "Le plan que Saad Hariri vient de soutenir, remet en cause les politiques occidentales au Liban, car les Etats-Unis ont qualifié le Hezbollah d'organisation terroriste et s'opposent fermement que le Hezbollah joue un quelconque rôle sur la scène libanaise."

Mais pourquoi Saad Hariri a-t-il décidé de reculer ? 

"Les problèmes financiers avec lesquels les sociétés Hariri sont aux prises ont sans doute poussé ce dernier à céder. Ce moment marque sans doute l'agonie de la coalition du 14 mars que dirigeait Saad Hariri et qui, depuis 10 ans, ne cesse de se battre contre le Hezbollah. Cette coalition a de quoi se désespérer car tous ces efforts anti-Hezbollah ont été voués à l'échec. Le Hezbollah n'a cessé de monter en puissance et d'aller de succès en succès, quitte à étendre son influence aussi bien au Liban que dans la région."

"Puisque le Hezbollah paraît invincible, l'Arabie saoudite semble avoir relégué au second plan dans l'ordre de ses priorités, le dossier libanais. Tous ses efforts vont désormais au Yémen, à Bahreïn et en Syrie, soit les trois terrains où elle s'oppose à l'Iran. Ce comportement délétère a poussé les alliés libanais de Riyad à penser à leurs intérêts. Ceci dit, les choses ne seront pas faciles pour Hariri qui devra se battre pour devenir le chef du gouvernement. 

" Il y a le risque pour que Hariri ne parvienne pas à former un gouvernement ou alors que les choses traînent en longueur, estime un diplomate occidental cité par Reuters avant de menacer Aoun en ces termes :"  Si Aoun donne trop de liberté au Hezbollah, les Etats-Unis pourront revoir leurs aides militaires au Liban. L'armée libanaise ne devrait jamais agir comme étant le champ d'action du Hezbollah". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV