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Le golfe Persique, un endroit non sécurisé pour la marine américaine ?

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Des navires de guerre iraniens ouvrent le feu sur un cargo américain dans le golfe Persique. (Photo d'illustration)

Le think tank American Enterprise Institute s'est penché dans un rapport sur la vive tension maritime entre l'Iran et les États-Unis, disant que le golfe Persique était en train de se transformer en un lieu "non sûr" pour les navires américains.

Dans un rapport rédigé par Matthew McInnis, le think tank américain a prétendu que l'Iran était à l'origine du changement de la situation sécuritaire dans le golfe Persique.

Navires américains dans le golfe Persique. ©Flickr

En allusion à l'escalade maritime entre l'Iran et les États-Unis au cours de ces derniers mois, McInnis a prétendu que la première raison selon laquelle les États-Unis se sentaient de plus en plus en insécurité dans le golfe Persique résidait dans le fait que le Corps des gardiens de la Révolution islamique (CGRI) voulait montrer au monde entier que l'accord nucléaire n'avait pas apporté le moindre changement dans les programmes régionaux de l'Iran.

Cet analyste américain a souligné que l'Iran avait toujours affirmé vouloir protéger le golfe Persique face à la présence des acteurs hostiles. "Peut-être que de notre point de vue leur attitude paraît non professionnelle, mais le CGRI considère comme illégale notre présence dans les eaux du golfe Persique", a-t-il écrit.

La deuxième raison avancée par l'American Enterprise Institute est que la marine iranienne est en train de progresser en matière d'armements et de renseignements. L'auteur de cet article a indiqué que l'Iran, tout comme la Chine et la Russie, avait opté pour la stratégie dite de "l'interdiction de l'espace et de l'accès", en vue d'augmenter la portée et l'étendue des menaces contre les forces américaines.

"La marine du CGRI se trouve en première ligne de cet effort et a investi sur des missiles de haute précision, capables de couvrir le golfe Persique tout entier, et sur des mines dont les caractéristiques se compliquent de jour en jour", a-t-il prétendu.

Il estime que les équipements maritimes des États-Unis peuvent, si besoin est, être efficaces hors du bassin du golfe Persique, mais leur zone de sécurité est repoussée de plus en plus vers l'océan Indien. Dans ce droit fil, McInnis a ensuite prétendu qu'il existait des signes que l'Iran avait abandonné sa doctrine purement défensive.

Évoquant les récents propos du Guide suprême de la Révolution islamique selon lesquels le développement des capacités défensives et offensives faisait partie des droits incontestables de la RII, il a écrit qu'une telle remarque témoignait d'un changement d'approche considérable de l'Iran. Le think tank américain a poursuivi en disant que la troisième raison était l'éventualité d'un transfert d'armements sophistiqués aux groupes soutenus par l'Iran.

"Depuis que le Hezbollah libanais a tiré, lors de la guerre de 2006, un missile C-802 en direction d'un navire israélien en Méditerranée, les États-Unis et leurs alliés sont inquiets de la possibilité que le CGRI transfère son savoir-faire en matière de missiles antinavires, qui ne cesse de s'accroître, à ses alliés ainsi qu'à ses forces par procuration", a-t-il dit.

En ce qui concerne la dernière raison, McInnis a écrit que malgré les demandes de Washington, le Corps des Gardiens de la Révolution islamique n'était pas prêt à établir une ligne de contact directe avec les États-Unis.

D'après lui, cette démarche pourrait, en cas de tensions, conduire à ce que la tâche de résoudre les différends entre les deux pays soit confiée à leurs ministres des Affaires étrangères, ce qui aboutirait en réalité à une prolongation des tensions.

"Cela fait longtemps que les États-Unis sont témoins du renforcement des capacités militaires de l'Iran. Washington doit faire de même dans le golfe Persique en vue d'assurer sa propre sécurité dans cette partie du monde", a-t-il conclu. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV