TV
Infos   /   Europe   /   Divers   /   L’INFO EN CONTINU

JO 2016: athlètes médaillés à Rio, travailleurs mal payés en France

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Clarisse Agbegnenou, judoka et brigadière, Cyrille Maret, judoka et agent SNCF, Kevin Campion, marcheur et postier. (SIRPA/SNCF/Facebook)

La revue française Le Nouvel Observateur s'est penchée sur le parcours des athlètes français sélectionnés cette année aux Jeux Olympiques de Rio et peu connus (pour ne pas dire quasi inconnus) du grand public. Des athlètes qui doivent combiner une carrière sportive avec une vie professionnelle. Une double vie pas facile à gérer. 

Cyrille Maret, 29 ans, a remporté jeudi dernier, une médaille de bronze en battant son rival allemand par ippon. Une victoire pour le judoka, originaire de Bourgogne, qui a enorgueilli la France entière. Mais de retour du Brésil, l’athlète enfilera sa deuxième casquette, celle d’employé de la SNCF.

"Au moins une fois par semaine, le sportif arpente les quais de la gare de Lyon pour veiller à la sécurité des passagers. Car comme beaucoup d’athlètes olympiques, Cyrille Maret doit combiner sa carrière sportive avec un emploi alimentaire. Formé par l’entreprise, il signe en 2013 un contrat d’agent de sûreté ferroviaire. Son emploi du temps est aménagé pour les entraînements, en fonction du calendrier sportif, mais il ne bénéficie d’aucun statut particulier, il est tenu aux mêmes obligations que n’importe quel salarié. Une double vie pas toujours évidente à gérer.

Sur les 35 athlètes employés à mi-temps par la SNCF, 12 ont été sélectionnés pour les Jeux de Rio. Vous croiserez peut-être la championne de France de Taekwondo Haby Niaré à la gare Saint-Lazare, où elle conseille les clients. Quand les caméras ne sont pas là, l’haltérophile Kevin Bouly conduit lui des engins ferroviaires, tandis que Matthieu Péché, qui rentre de Rio avec une médaille de bronze en canoë biplace, élabore des projets marketing", explique Le Nouvel Obs. 

Pour nombre d'athlètes de haut niveau, il est très difficile de joindre les deux bouts. Selon un reportage diffusé sur France2, "JO: la gloire et la galère", les difficultés financières qu'ils rencontrent, ne sont pas moindre. Par exemple, Phara Anacharsis, médaillée d'argent du relais 4×400m en 2012, est obligée de travailler comme vendeuse chez Décathlon. Pour eux, ni les sponsors ni les gratifications des fédérations ne suffisent à remplir le frigo.

Alors comment expliquer cette situation au regard d’autres athlètes européens qui n’ont pas à se soucier d'argent ? Un rapport, commandé par le secrétaire d’Etat au Sport en 2014, révélait ainsi que quatre sportifs de haut niveau sur dix gagnent moins de 500 euros par mois et vivent sous le seuil de pauvreté, rapporte L'Obs

Fin 2015, une nouvelle loi visant à protéger les sportifs de haut niveau est alors votée à l’unanimité. "Il y avait urgence à agir", reconnaît le secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard, interrogé par la revue.

"Au début, on avait le sentiment de ramer dans le désert. D’autant que les sportifs sont pudiques sur ces questions. C’est comme s’ils avaient intégré la précarité comme une fatalité", ajoute le secrétaire d'Etat.

"La loi du 27 novembre 2015 a crée un statut social pour les sportifs, une obligation de suivi socio-professionnel par les fédérations, et a imposé l’assurance complémentaire. Il faut savoir qu’un sportif qui se blessait n’était pas assuré", rappelle Thierry Braillard.

A cette loi, s’ajoute un plan d’aide pour inciter les entreprises à signer des contrats adaptés avec les sportifs.

"Le Pacte de performance a été mis en place pour ces sportifs qui sont dans l’anonymat pendant quatre ans", insiste Thierry Braillard.

"Le dispositif les aide aussi à préparer l’avenir. Il n’ y aura plus de sportifs de haut-niveau qui ne sauront pas quoi faire après", promet Thierry Braillard. Une gageure.

Pour en savoir plus, allez sur le lien suivant Source

Partager Cet Article
SOURCE: FRENCH PRESS TV