Le président russe Vladimir Poutine a accusé mercredi les autorités ukrainiennes "d'être passées à la terreur", après l'annonce par les services secrets russes (FSB) que des attentats préparés par l'Ukraine avaient été déjoués en Crimée.
"C'est une nouvelle très alarmante. Nos services spéciaux ont empêché l'incursion d'un groupe de sabotage du ministère ukrainien de la Défense" en Crimée, a déclaré M. Poutine, lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue arménien, Serge Sarkissian.
"Les gens qui se sont emparés du pouvoir à Kiev (...) sont passés à la terreur", a-t-il dénoncé.
Selon un bilan révisé, deux militaires russes ont trouvé la mort dans l'attaque des saboteurs ukrainiens en Crimée. La Russie ne tardera pas à y réagir, a déclaré Poutine.
"La Russie a subi des pertes, deux militaires ont été tués. Nous n'allons pas rester de marbre face à cette action", a affirmé le président russe.
Une tentative de perpétrer un attentat en Crimée est un jeu "très dangereux", selon le chef d'État russe, et la Russie fera tout son possible pour assurer la sécurité dans la région, des mesures supplémentaires seront prises.
Il est inutile d'ailleurs de se rencontrer à la réunion du G20 au format Normandie après l'attaque perpétrée, a fustigé M. Poutine.
"Ce sont des informations très inquiétantes. C'est vrai, nos services spéciaux ont déjoué l'infiltration d'un groupe de saboteurs du ministère ukrainien de la Défense sur le territoire criméen. Et bien sûr, une rencontre au format Normandie dans cette ambiance, surtout en Chine, est dénuée de tout sens", a-t-il souligné. "Selon toute apparence, ceux qui ont pris le pouvoir à Kiev et le détiennent toujours, poursuivent leur politique de terreur au lieu de chercher des compromis, au lieu de chercher une solution pacifique".
Il s'agit d'un acte stupide et criminel : stupide car il est impossible d'influencer les Criméens de cette manière et criminel puisque des gens auraient pu y périr — ce qui s'est de fait produit.
Pourtant, la situation est plus inquiétante qu'on ne le croit, parce que l'attaque ne saurait viser d'autre objectif que de détourner l'attention du public ukrainien de son économie en crise, avec de multiples citoyens en situation précaire, a résumé M. Poutine.
Quant aux alliés occidentaux de l'Ukraine, ils doivent formuler leur position et décider s'ils souhaitent un règlement pacifique ou bien de nouvelles provocations. Dans le premier cas, l'Occident doit exercer une pression sur l'État ukrainien.
Dans la nuit du 7 au 8 août, des unités spéciales du ministère ukrainien de la Défense ont entrepris une tentative de percée dans la péninsule criméenne qui a été avortée. Deux militaires russes ont trouvé la mort dans le pilonnage qu'ils ont effectué depuis le territoire ukrainien.
Al-Manar