Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu effectue un déplacement dans quatre pays africains. Il s’agit de la première visite d’un Premier ministre israélien en exercice sur le continent noir depuis près de 30 ans.
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, est arrivé lundi en Ouganda. Il se rendra ensuite au Kenya, au Rwanda et en Éthiopie.
A travers sa visite africaine, Netanyahu désire mettre fin à des décennies d’hostilité et convaincre les pays africains de cesser de voter à l’encontre d’Israël lors des résolutions de l’Assemblée des Nations unies.
Netanyahu cherche également affranchir Israël de son statut de régime paria en Afrique, alors qu’il fait face à des critiques grandissantes de la part de ses alliés occidentaux pour son incapacité à trouver une quelconque solution au conflit israélo-palestinien.
Aux Nations unies, Israël est constamment sujet à des condamnations pour sa colonisation rampante en Cisjordanie occupée et d’autres crimes, dont son blocus contre la bande de Gaza.
« Aux Nations unies, il y a de nombreuses résolutions qui visent Israël et nous voulons changer cela avec l’aide des Africains », a ainsi déclaré Arye Oded, ancien ambassadeur d’Israël au Kenya et en Ouganda, au service de diffusion international allemand Deutsche Welle.
Les relations d’Israël avec les nations africaines sont tendues depuis de longues années, comme en témoigne le fait qu’aucun chef du régime israélien n’a visité l’Afrique subsaharienne depuis Yitzhak Shamir en 1987. Cela est dû au soutien de nombreux pays du continent à la cause palestinienne.
Nombre de pays africains, dont les quatre que va visiter Netanyahu, ont rompu leurs relations avec Israël à la suite de la guerre israélo-arabe de 1973 et ne les ont rétablies que dans les années 1990.
Le soutien apporté par Israël au régime d’apartheid en Afrique du Sud, avec lequel il partageait de nombreuses similitudes idéologiques, a également contribué à détériorer ces relations.
Interrogé sur les liens d’Israël avec le régime d’apartheid, Netanyahu a déclaré benoîtement : « Cela a cessé sous mes prédécesseurs, et je suis heureux que cela ait pris fin. »
Lors d’une récente conférence sur les relations entre l’Afrique et Israël, un responsable du ministère israélien des Affaires étrangères a souligné qu’Israël avait besoin du soutien des pays africains.
Mais en raison du racisme patent qui continue chaque jour de suppurer de la plaie béante que constitue l’occupation israélienne en Palestine, les pays africains restent toutefois sceptiques quant à la bonne foi des dirigeants israéliens.
Israël regarde en outre avec cupidité le marché africain pour y écouler ses stocks d’armes. Les exportations israéliennes de matériel militaire vers l’Afrique ont atteint 1 milliard de dollars l’année dernière, soit 2 % du montant total de ses exportations.
Alors que les insurrections takfiristes prolifèrent dans toute l’Afrique, dont les Shebab en Somalie et Boko Haram dans toute la sous-région, Israël espère en profiter pour vendre du matériel militaire aux pays du continent, a rapporté le New York Times.
Or, le soutien d’Israël aux groupes terroristes takfiristes est de notoriété publique, tant au Moyen-Orient qu’en Afrique. La propension historiquement démontrée des Israéliens à financer et armer les deux parties dans toutes les guerres, ce qui leur permet de s’enrichir tout en semant le chaos et la destruction chez leurs rivaux potentiels, nous rappelle que la Perfide Albion n’a pas le monopole de la scélératesse.
Il est également prévu que Netanyahu aborde le sujet de l’expulsion de 40 000 migrants et réfugiés soudanais et érythréens, qui sont venus en Israël depuis l’Égypte.
Selon le quotidien britannique Financial Times, Israël est parvenu à un accord avec l’Ouganda et le Rwanda pour relocaliser les réfugiés.
L’année dernière, Israël avait enjoint les migrants africains à choisir entre la déportation et l’emprisonnement. Quelque 2000 Africains seraient ainsi détenus dans les prisons israéliennes.