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Syrie: Washington s’approche de Moscou

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov (G) parle au secrétaire d'Etat américain John Kerry, à Vienne, en Autriche, le 17 mai 2016. ©AFP

L’administration américaine entend former une coalition militaire avec la Russie contre les groupes terroristes actifs en Syrie et demander, en contrepartie, à Moscou d’épargner les zones contrôlées par les forces pro-occidentales.

L’initiative, avancée par la Maison Blanche, attend la réponse des Russes.

La décision de Washington de former une coalition militaire avec les Russes n’est rien qu’un grand virement dans ses politiques envers la Syrie car il ne cessait, auparavant, de critiquer l’opération militaire russe en Syrie.

Conformément à la proposition américaine, les armées de l’Air US et russe mèneront des opérations conjointes contre les positions du Front Al-Nosra, branche d’Al-Qaïda en Syrie, en contrepartie de l’engagement de Moscou à ne pas attaquer les positions des groupes pro-américains. Moscou devra, de même, contraindre le gouvernement Assad à cesser ses attaques contre les positions des groupes soutenus par l’Occident.

Cette nouvelle a été annoncée jeudi par le quotidien Washington Post selon lequel le texte officiel a été envoyé aux Russes.

En réaction à l’article de Washington Post, le porte-parole du Département d’Etat américain, John Kirby, s’est contenté de confirmer le plan de la Maison Blanche de renforcer sa coopération militaire avec la Russie sans pourtant ne donner aucun détail.

Le président russe Vladimir Poutine (D) rencontre le président américain Barack Obama (G), en marge du sommet du G20 à Antalya, le 15 novembre 2015. ©AFP

 

Les Américains en litige

Cette initiative bénéficie du soutien du président Obama et du secrétaire d’Etat John Kerry bien qu’elle soit boudée par le secrétaire à la Défense Ashton Carter qui a, de nouveau, durci le ton, jeudi, contre la présence « inefficace » des Russes en Syrie.

Pour les Russes, les positions des terroristes du Front Al-Nosra et celles des groupes armés pro-américains sont tellement proches qu’il est pratiquement impossible de les distinguer.

Dans la foulée, le Pentagone a proposé l’élaboration d’une « carte précise » par les représentants de Russie et des Etats-Unis.

Les partisans de l’initiative américaine la défendent, arguant qu’une coalition militaire américano-russe rendra le terrain propice à une offensive anti-Daech à Raqqa, principal fief des terroristes en Syrie.

Le directeur de la CIA John Brennan au Conseil des relations étrangères, le 29 juin 2016 à Washington. ©AFP

 

Syrie: l’Occident en désarroi

La ferme opposition de l’administration américaine à la présence militaire de Russie en Syrie est à l’origine de l’onde de choc qu’a provoqué l’article de Washington Post.

La décision de Washington pourrait puiser dans la position privilégiée des forces de Bachar Assad, reconnue la semaine dernière par le chef de la CIA.

John Brennan a déclaré, devant le Conseil des relations étrangères des Etats-Unis, que les forces du gouvernement Assad tenaient le haut du pavé dans les différentes régions de la Syrie. Il a également reconnu la coopération des Russes dans les négociations diplomatiques sur la paix en Syrie.

Vendredi, Bachar Assad a dénoncé les doubles standards de l’Occident vis-à-vis de la Syrie, à l’antenne de la chaîne australienne SBS.

« En public, les autorités occidentales s’attaquent à nous et à nos positions. Mais en privé, elles envoient leurs émissaires pour discuter avec nous des questions sécuritaires. Les pays occidentaux n’osent pas déplaire aux Etats-Unis et tout ce qu’ils disent va dans le sens des politiques de la Maison Blanche », critique le président syrien.

 

 

 

 

 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV