Le ministre iranien de la Défense met en garde l’Arabie saoudite contre toute collaboration avec Israël au détriment de la Syrie.
A eu lieu jeudi à Téhéran une réunion tripartite sans précédent où se sont retrouvés les ministres iranien, syrien et russe de la Défense.
Le caractère « sans précédent » de cette réunion relève du fait que Téhéran, Moscou et Damas voulaient mobiliser leurs efforts militaires contre les terroristes actifs en Syrie.
Au cours de cette réunion, organisée à l’initiative du ministère iranien de la Défense, une panoplie de sujets en matière de lutte antiterroriste ont été traités.
Le ministre iranien de la Défense, le général Dehghan, a réclamé lors de cette réunion l’instauration d’un cessez-le-feu dont le respect soit garanti, un cessez-le-feu qui ne permette pas un réarmement des terroristes, tout comme ce qui s’est passé à Alep.
En effet, réarmés et renforcés grâce à la trêve instaurée à Alep, les terroristes ont lancé une vaste offensive contre le sud de cette province, tuant et blessant un grand nombre de militaires syriens.
Le général Dehghan a également préconisé l’envoi des aides humanitaires, l'opposition au réarmement des terroristes et une action militaire d'envergure contre les terroristes.
Le ministre iranien a ensuite mis en garde l’Arabie saoudite contre ses agissements en Syrie.
C'est la première fois que la République islamique d’Iran critique aussi violemment l’Arabie saoudite quant à ses interventions en Syrie.
L’Arabie saoudite compte parmi les principaux ennemis du gouvernement syrien et multiplie ses agissements, ces derniers temps, à l’intérieur aussi bien qu’à l’extérieur de la Syrie afin de réaliser son principal objectif qu’est la chute du gouvernement Assad.
Viennent à l’appui de cette affirmation le déploiement par l’Arabie saoudite des chasseurs F-15 ainsi que l’acheminement des officiers et des militaires saoudiens, équipés des chars et des véhicules militaires sur le sol turc.
Sur le champ de bataille, Riyad fournit des aides militaires aux fronts anti-Assad dont Jaïsh al-Fatah et le Front al-Nosra.
Sur le plan diplomatique, le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir et le chef du service du renseignement Khaled al-Hamidan ont effectué une visite secrète, il y a trois mois, à Tel-Aviv afin de s’entretenir avec les responsables israéliens de la situation en Syrie.
Lors de cette rencontre, Adel al-Jubeir, le chef du Mossad et le Premier ministre israélien sont parvenus à un accord prévoyant une opération militaire conjointe, co-organisée par l’Arabie et Israël contre la Syrie et le Liban.
Le chef de la diplomatie saoudienne a demandé à son allié israélien d’intervenir directement dans le sud de la Syrie. Rappelons que le quotidien Financial Times avait révélé, une semaine avant cette visite, un possible plan de l’Arabie destiné à lancer une attaque terrestre contre le sud de la Syrie en partenariat avec la Turquie.
A présent, trois mois après la visite secrète des Saoudiens à Tel-Aviv, le général Dehghan parle d’un plan néfaste israélo-saoudien contre la Syrie.
Ce plan, dont les détails n’ont pas été révélés par le ministre iranien, est vivement condamné par la République islamique d’Iran qui y voit un soutien au terrorisme.
« Faire une alliance avec l’ennemi des musulmans et de l’humanité, c’est-à-dire le régime israélien, cela aura des conséquences très dangereuses pour les dirigeants saoudiens et les nations musulmanes de la région et du monde ne vont pas tolérer cette erreur stratégique », a-t-il averti.
Le général Dehghan a souhaité que ce plan israélo-saoudien subisse un échec cuisant via une coopération entre l'Iran, la Russie et la Syrie avant qu’il ne porte atteinte à l’intégrité territoriale et à la souveraineté nationale des pays de la région.
Il paraît que l’Iran dispose d'informations exactes à propos d’un plan secret et conjoint, conçu par certaines parties régionales dont l’Arabie saoudite et Israël, et qu’il les a remises, lors de ladite réunion, à la Russie et la Syrie.