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Washington renoncera-t-il au Moyen Orient

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Barak Obama s'apprête à quitter la Maison Blanche alors que les Etats Unis font leur grand retour au Moyen Orient...

En plus de  l’Irak et de l’Afghanistan, d’où les Américains auraient dû retirer leur force compte tenu des promesses électorales d’Obama, la Syrie, et la Libye sont devenus elles aussi le théâtre d’un déploiement de militaires américains. Sans compter le Yémen, où les Américains reprennent leur retour après en avoir été délogés en 2013.

Le dénominateur commun à ces déploiements ou hausse d’effectifs : Ils sont faits progressivement, parfois en catimini. Leur réelle ampleur est souvent minimisée sinon occultée. Ils ne  disent jamais leur nom, ni ne dévoilent leurs réels objectifs. Toujours est-t-il que le motif affiché en est d’aider les autorités locales à lutter contre le terrorisme.

Dans le cas libyen, le plus récent, ce n’est que la semaine passée que la présence des forces spéciales américaines y a été dévoilée. Pourtant, Selon le Washington Post citant des responsables militaires, ils opèrent depuis l’an dernier à partir des bases secrètes, près de Benghazi et de Misrata, dans l’est et l’ouest du pays. 
Selon le Washington Post qui prétend que leur nombre est quelques 25 operateurs, le but de leur déploiement est  de « recruter des partenaires locaux en vue d’une éventuelle offensive contre l’État islamique ». Elles font aussi du travail d’éclaireurs pour définir des cibles et ils œuvrent pour recruter des forces intermédiaires, faisant partie d’« équipes de contact ».

En Irak, ce retour des Américains a suivi la procédure progressive et s’est surtout accentué avec l’avènement au pouvoir de Haïdar al-Abadi. Son prédécesseur Nouri al-Maliki était particulièrement réticent à cette idée, et avait refusé les conditions américaines du maintien de quelques 50.000 militaires sur les 140.000 sur place depuis l’invasion de l’Irak. En 2013 leur nombre avait chuté aux alentours de 600.Depuis, il est passé à 3.100 en 2014, puis à 5000 en 2015, et cela continue. Le mois d’avril dernier, Washington a annoncé l’envoi de 200 soldats supplémentaires. Et bien entendu, la cause affichée est d’aider les forces gouvernementales irakiennes à lutter contre la milice wahhabite Daesh, laquelle s’était étendue dans ce pays d’une façon ahurissante. 

En Afghanistan, Obama n’a pas eu besoin de tenir sa parole en rapatriant les 10.000 de ses soldats stationnés dans ce pays. A peine a-t-il entamé le retrait de quelques 200 d’entre eux, il l’a freiné a décidé de maintenir  9.800 militaires  en 2016. Toujours est-il que dans les apparences, leur maintien s’est fait à la demande du chef de l’exécutif afghan, Abdullah Abdhullah, selon lequel « les troupes étrangères doivent rester en Afghanistan ».

 Au Yémen, trois ans après avoir retiré leur personnel militaire et diplomatique depuis mars 2013, lorsque leur base à Aanad a été conquise par l’organisation Ansarullah et les forces armées fidèles à l’ancien président Ali Abdallah Saleh, les américains sont de retour, via la ville portuaire de Moukalla au sud du pays. 
Là aussi, les responsables américains insistent pour occulter le chiffre réel de ces militaires, prétendant « qu’il s’agit d’un tout petit nombre ». Alors que le mouvement Ansarullah assure qu’il est de l’ordre de 200. 

De même, le motif avancé pour ce retour est de combattre Al-Qaïda, et rien d’autre ! Il s’agit d’aider des forces émiraties et yéménites incapables semble-t-il à les déloger. Sachant que la libération de Moukalla d’Al-Qaïda s’est faite quelques jours plus tard sans combat, selon les habitants de la ville, cités par le site Opex360.
 

Même son de cloche en Syrie, où Obama avait refusé d’intervenir en 2013, il entame l’envoi de ses troupes vers son nord, sous prétexte d’aider les rebelles kurdes contre Daesh. 250 militaires supplémentaires ont été envoyés en avril dernier. Ce qui permet de deviner que d’autres soldats se trouvent désormais sur place, mais dont le chiffre n’est pas signalé. Force est de constater le qualificatif que leur a été donné par l’Administration américaine : "des instructeurs".

Cette précaution verbale témoigne d’une aversion intentionnelle à révéler clairement les objectifs réels de ces interventions américaines dans le but de tromper les opinions publiques.

En Syrie, comme ailleurs dans le monde arabo-islamique, il est claire que cette rhétorique vise à faire croire que les Etats-Unis ne s’ingèrent pas dans les conflits internes de ces pays arabes ou islamiques. Ou que lorsqu’ils le font, c’est  pour les aider dans la lutte contre le terrorisme. 
 

Pourtant à en croire les faits, ces interventions américaines se sont toujours soldées  par un échec contre ce terrorisme qui au contraire ne cesse de se renforcer et de s’étendre. Elles auraient dû depuis longtemps être rejetées ou remplacées pour non efficacité.

Dès lors qu'elles continuent d'être sollicitées par des parties locales, ceci est le signe indélébile que la lutte contre le terrorisme n’est qu’un prétexte. Plus l'intervention américaine se poursuivra, plus le terrorisme perdurera! Ce qui n'augure rien de bons pour les Etats qui ne prennent pas en mains leur destin.       

L. Mazboudi 

Pour Al Manar 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV