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L'Iran gagne du terrain en Afrique

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le continent africain.

De concert avec l'Arabie saoudite, les Etats Unis se disent de plus en plus inquiets de ce qu'ils appellent "l'influence iranienne en Afrique".

Le Wall Street Journal revient sur cette préoccupation américaine pour prétendre, sans aucune preuve à l'appui de ses dires, ceci : " Le chiisme gagne du terrain en Afrique, ce qui est la conséquence des politiques et des projets iraniens"

Et le journal d'ajouter : " Les Africains changent de confession et se convertissent au chiisme, renforçant ainsi leurs assises dans le continent noire".

Sans prendre le risque d'évoquer le sort réservé aux chiites par certains gouvernements africains ou encore par la secte takfiriste de Boko Haram, le journal s'intéresse au cas d'un religieux camerounais, Ahmad Tijani, qui aurait fait des études théologiques avant de s'inscrire dans une école à Dola où il a fait connaissance avec la religion chiite. 

Le Président sud africain rencontre son homologue iranien à Téhéran. (Archives)

 

" Le religieux de 39 ans décide alors d'ouvrir une école pour l'enseignement du chiisme à Yaoundé ". Wall Street Journal tente alors de défigurer les propos du religieux  en leur donnant un aspect confessionnaliste et en accusant l'Iran de chercher à semer la discorde religieuse en Afrique. Mais est-ce vrai? l'Iran cherche-t-il à " chiiser " le continent noir? 

Le journal américain ne le précise évidemment pas mais la RII n'a cessé d’œuvrer pour unir chiites et sunnites, voyant dans toute désunion, la germe des conflits fratricides et nuisibles aux intérêts des musulmans. La plus grande instance politique iranienne, le Guide Suprême a décrété d'ailleurs illicite toute tentative qui dissocierait les rangs des musulmans de quelle que confession qu'ils soient. " Toute offense aux symboles et aux valeurs du sunnisme est illicite, lit-on très clairement dans les écrits de l'Ayatollah Khamenei. 

Les chiites nigérians réclament la libération de Cheikh Zakzaki détenu depuis décembre 2015.

 

Partant de ce point de vue, il est abject donc de voir, comme l'a cherché à suggérer le journal américain, à travers la communauté chiite vivant en Afrique, la cristallisation des "efforts expansionnistes de l'Iran" qui " l'opposent à son rival saoudien" !  

Le Wall Street journal n'oublie pas non plus d'évoquer le cas tragique du leader des chiites nigérians, Cheikh Zakzaki, religieux sauvagement arrêté en décembre par l'armée nigériane alors qu'il commémorait avec ses compagnons le souvenir de plusieurs chiites tués par les terroristes de Boko Haram. 

La pensée chiite a commencé à s'étendre en Afrique au lendemain de la victoire de la révolution de 79 et Zakzaki fait partie de l'un des premiers fervents défenseurs de Khomeini. Il est même parti faire des études en Iran et y est resté pendant 10 ans.

Le journal cite au passage l'un des phrases historiques du cheikh : " Les gens en Afrique soutiennent à 100% la révolution iranienne. Les Africains voient comment l'imam Khomeini s'est soulevé contre l'injustice, la discrimination, et comment il a agi pour établir l'équité".

Malgré lui, le journal qui tente tout au long de l'article d'accuser l'Iran de confessionnalisme reconnait, via cette citation de Zakzaki ce qui séduit les Africains dans la pensée chiite : le refus de l'injustice et la recherche de l'équité. 

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV