La délégation iranienne, qui a participé à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) à Istanbul en Turquie, a exprimé avec fermeté son opposition aux tentatives destructrices de l’Arabie saoudite et a mis en garde contre leurs retombées négatives.
Selon l’agence iranienne Tasnim, au cours de la réunion ministérielle de l’OCI qui a eu lieu mardi à Istanbul, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif a réagi à la proposition de quatre clauses anti-iraniennes et d'une clause anti-Hezbollah dans l'ébauche de la déclaration finale du sommet de l’OCI qui devra se tenir les 14 et 15 avril.
Ces clauses ont été proposées par la délégation saoudienne et ses alliés. Le ministre iranien des Affaires étrangères a déclaré que ces textes étaient contraires à l’esprit de solidarité et de l’unité islamique, ne rendant service qu’au régime israélien.
Dans ses propos, le chef de la diplomatie iranienne a rappelé l’instrumentalisation de l’OCI à l’époque de la guerre que le régime déchu de Saddam Hussein avait imposée à l’Iran pendant les années 1980-1988.
« A cette époque-là, le ministre des Affaires étrangères de Saddam Hussein, Tarek Aziz, faisait approuver des clauses anti-iraniennes avec le soutien de certains pays membres de l’OCI. Certes, nous ne prenions jamais au sérieux ces déclarations anti-iraniennes, mais aujourd’hui, nous devons tirer leçon du passé. Voyons où est Tarek Aziz aujourd’hui », a déclaré M. Zarif.
Le ministre iranien des Affaires étrangères a ajouté que le sommet de l’OCI à Istanbul doit se consacrer au renforcement de l’unité islamique, et que les pays membres devront s’efforcer de résoudre leurs différends par le dialogue et les négociations bilatérales, au lieu d’en faire le sujet des réunions où sont présents les dirigeants et les représentants de tous les pays musulmans.
Dans une autre partie de ses propos, Mohammad Javad Zarif a déclaré que la réaction du gouvernement iranien aux auteurs des attaques contre l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran et son consulat à Machhad, avait prouvé la volonté de Téhéran d'améliorer ses relations avec son voisin saoudien qui comptait pourtant parmi les principaux soutiens du régime de Saddam Hussein à l’époque de la guerre qu’il avait imposée à l’Iran. Or, « Riyad veut exploiter cette affaire pour imposer sa vision des choses aux autres », a déclaré le ministre iranien des Affaires étrangères.
Il est à noter que la délégation saoudienne et ses alliés ont empêché le débat à Istanbul sur les clauses de l’ébauche de la déclaration finale du sommet de l’OCI. Ce texte a été rédigé début mars à Djedda où se situe le secrétariat de l’OCI, en absence des représentants de l’Iran en raison de la non-délivrance du visa par le ministère saoudien des Affaires étrangères.