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Des centaines de partisans de l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide ont manifesté lundi à Port-au-Prince

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Haïti: manifestation des partisans de l'ancien président Aristide. © AFP

Plusieurs centaines de partisans de l'ancien président haïtien Jean-Bertrand Aristide ont manifesté lundi à Port-au-Prince pour commémorer l'anniversaire de son départ en exil, en 2004, et pour dénoncer l'ingérence internationale.

Haïti est plongé dans une crise politique profonde depuis que le processus électoral a été suspendu en janvier, en raison des accusations de l'opposition de l'époque dénonçant un "coup d'Etat électoral" fomenté par Michel Martelly, alors président.

Les partisans de l'ancien prêtre des bidonvilles devenu président ont également défilé dans les rues de la capitale pour réclamer le respect de leur vote.

"Jean-Bertrand Aristide avait demandé à la France de restituer l'argent qu'Haïti avait payé pour son indépendance. C'est pour ça qu'ils ont fait un coup d'Etat contre Aristide. Aujourd'hui, nous voulons que la France nous rende cet argent", a affirmé un des manifestants, pro-Aristide, Charles-Bertrand Abdonel.

Au premier tour du scrutin présidentiel, le 25 octobre, le candidat du pouvoir, Jovenel Moïse, avait recueilli 32,76% des voix, contre 25,29% pour Jude Clestin, qui a qualifié ces scores de "farce ridicule". Un accord de sortie de crise, signé entre le pouvoir exécutif et le Parlement, a permis l'élection de Jocelerme Privert, à l'époque président du Sénat, au poste de président provisoire pour un mandat de trois mois. Cet accord indiquait également que les élections laissées en suspens seraient organisées le 24 avril.

Au XIXe siècle, Haïti, première république noire de l'histoire a dû, pour obtenir sa reconnaissance sur la scène diplomatique, payer des indemnités aux anciens colons français pour compenser leur perte de revenus. Une somme estimée aujourd'hui à 17 milliards d'euros que beaucoup d'Haïtiens voudraient récupérer.

Jean-Bertrand Aristide, aussi célèbre que populaire à Haïti pour la revendication qu’il a fait pour recevoir des indemnités à la France, a toutefois des opposants au sein du pays qui le considèrent comme un élément américain.  

Il ne faut pas oublier qu’Haïti était pour une longue durée sous la domination des Etats-Unis qui n’ont rien fait pour reconstruire ce pays, ravagé, presque complètement, par le séisme en 2010 qui a fait plus de 230 mille morts.

Plusieurs projets ont tourné au fiasco. Les infrastructures n’ont pas été construites et les maisonnettes n’ont jamais été terminées. Une cinquantaine de pays et d’organisations internationales ont promis 12,4 milliards de dollars d’aide humanitaire et de développement et d’annulation de dette après le séisme. Selon le dernier décompte des Nations unies, 80 % de ces fonds ont été déboursés. Mais d’après une récente évaluation du cercle de réflexion américain Center for Economic and Policy Research, les grands bénéficiaires de ces aides n’ont pas été le gouvernement ou les entreprises haïtiennes, mais des compagnies américaines bien introduites à Washington.

Or, le Venezuela est devenu ces dernières années l’un des principaux donateurs à la République caraïbe par le biais de son programme PetroCaribe de fourniture de produits pétroliers à des conditions préférentielles. 

Avec AFP

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SOURCE: FRENCH PRESS TV