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L'Occident gèle son soutien militaire à Riyad au Yémen

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Les habitants se rassemblent sur les lieux de deux attentats-suicide à Dar Sad, au nord d'Aden (sud du Yémen), le 16 mars 2016 ©AFP

Depuis le début de l'agression militaire saoudienne contre le Yémen, les gouvernements occidentaux, surtout les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont soutenu Riyad militairement et ont établi une coopération de renseignement très étroites avec l'Arabie.

Mais les groupes comme al-Qaïda et Daech ont profité du chaos au Yémen pour renforcer leurs présence notamment dans les régions du sud.

D'après l'analyste du site d'information Raï al-Youm, basé à Londres, ce changement désagréable a amené les gouvernements occidentaux à suspendre leur soutien militaire et de renseignement à la coalition arabe que Riyad a créée pour faire la guerre contre le Yémen, et la capacité militaire de la coalition semble être considérablement affectée en raison de l'interruption de ce soutien occidental.

Pendant des mois, le régime saoudien a profité des informations collectées par les satellites américains pour surveiller les mouvements de l'armée yéménite et des forces du mouvement Ansarallah. Mais la coalition dirigée par Riyad n'a jamais réussi à changer le cours des événements en faveur du président démissionnaire Mansour Hadi : les Houthis d'Ansarallah et les forces loyales à l'ancien président Ali Abdallah Saleh ont résisté.

Plus la guerre perdure, plus les forces de la coalition et leurs mercenaires commettent des crimes contre les civils au Yémen, en espérant que l'armée et les comités d'Ansarallah perdent leur assise populaire. Mais en réaction de ces crimes de guerre, les organisations humanitaires et les Parlements des pays occidentaux demandent à leurs gouvernements d'interdire la vente d'armements et d'équipements militaires à l'Arabie saoudite.

Autre raison pour limiter la coopération militaire avec l'Arabie saoudite : les Etats-Unis et leurs alliés européens s'inquiètent du renforcement de la position de Daech et d'al-Qaïda au Yémen. C'est dans ce sens que le président des Etats-Unis, Barack Obama a accusé récemment le gouvernement saoudien de semer le chaos et l'extrémisme au Yémen.

Elements de Daech au Yémen. ©Réseau International

Le Pentagone a réalisé qu'après le retrait de l'armée et des combattants d'Ansarallah de plusieurs régions du sud, les forces qui soutiennent Mansour Hadi ne sont pas installées dans ces zones. Par contre, ce sont les éléments de Daech et d'al-Qaïda qui ont comblé le vide. A présent, le département américain de la Défense craint que ces groupes extrémistes prennent en main le contrôle des zones stratégiques comme le détroit de Bab el-Mandeb.  

La Maison Blanche n'est pas seule à vouloir se démarquer de la guerre des Saoudiens contre le Yémen. Le site d'information londonien Raï al-Youm rappelle que ces derniers jours, le ministre britannique des Affaires étrangères, Philip Hammond a demandé à l'armée saoudienne de ne plus utiliser des armements fabriquées par le Royaume-Uni dans le massacre des civils au Yémen.

Mais contrairement à Londres et Washington, il paraît que Paris continue comme avant à soutenir tacitement la guerre saoudienne contre le Yémen, afin peut-être de sauver les grands contrats commerciaux et militaires que le régime saoudien a signé avec les entreprises françaises.

Les dirigeants de Riyad sont particulièrement sensibles au changement de la position de leurs alliés occidentaux, et ils ont décidé de modifier leur stratégie militaire au Yémen et de proposer la tenue des négociations pour mettre fin à la guerre.

Néanmoins si Riyad propose la fin de la guerre au Yémen, ce n'est pas pour obtenir la paix, mais parce qu'il lui est impossible de la continuer.

Mercredi, le porte-parole de la coalition arabe, Ahmad Assiri a annoncé que les opération militaires au Yémen vont bientôt terminer. Mais il a souligné que le Yémen aura longtemps besoin d'aides de ces voisins pour ne pas avoir le même sort que la Libye. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV