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Brésil : un juge demande la suspension de l’entrée au gouvernement de Lula

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
L'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. (photo d'archives)

Quelques heures après la prise de fonction de Lula au gouvernement, un juge fédéral de Brasilia, Itagiba Catta Preta Neto, a demandé jeudi 17 mars la suspension de cette nomination, reprochant à l’actuelle présidente, Dilma Roussef, de s’être rendue coupable d’un « crime de responsabilité » en nommant dans son gouvernement son prédécesseur, impliqué dans un vaste scandale de corruption. Le gouvernement a annoncé qu’il allait déposer un recours auprès de la Cour suprême.

Selon Floriano Peixoto de Azevedo, professeur de droit à l'université de Sao Paulo (USP) interrogé par Le Monde, cette décision « arrive un peu tard car la nomination de Lula est déjà effective ». Selon lui, « qu’un juge conteste la nomination d’un ministre, qui relève d’une prérogative présidentielle, est délicat : on peut contester la nomination s’il y a un problème concernant le ministre mais pas s’il y a un problème lié aux motivations de la présidente. » Sinon, « c’est la fin du système présidentiel », conclut le spécialiste.

L’ancien président (2003-2010) a été nommé mercredi au poste de ministre de la Casa Civil, sorte de premier ministre ou chef de cabinet de la très impopulaire chef d’Etat Dilma Rousseff. Evoquée depuis plusieurs jours, l’entrée au gouvernement du fondateur du Parti des travailleurs (PT, gauche), icône des plus démunis, apparaît comme une ultime tentative de sauver le gouvernement de sa protégée « Dilma », menacée par une procédure d’impeachment (destitution).

Le juge fédéral Sergio Moro, en charge de l'enquête, avait mis le feu aux poudres dans la soirée en rendant public l'enregistrement d'une conversation téléphonique entre Dilma Rousseff et Lula, intervenue peu après la nomination de ce dernier au gouvernement à la mi-journée. Des manifestations d'indignation ont ainsi éclaté mercredi soir, après la diffusion d'une écoute judiciaire embarrassante pour Dilma Rousseff, suggérant que la nomination de Lula au gouvernement avait bien pour objectif de lui éviter la prison. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV