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Le prince Fayçal défend le royaume wahhabite

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le prince Turki al-Fayçal © Sipa

Le prince Turki al Fayçal dénonce un président américain qui traite les Al Saoud de "resquilleurs", et "d'intolérants cherchant à exporter le wahhabisme"

Dans une lettre ouverte, un membre de la famille royale saoudienne s'en est vivement pris ce lundi à Barack Obama pour avoir critiqué l'Arabie saoudite dans des déclarations diffusées par la revue américaine The Atlantic. 

"Vous nous accusez de fomenter des conflits confessionnels en Syrie, au Yémen et en Irak", écrit le prince Turki al-Fayçal, qui a dirigé les services de renseignement de Riyad pendant plus de 20 ans. "Et vous ajoutez l'insulte à l'injure en nous demandant de nous entendre avec l'Iran, pays que vous décriviez comme partisan du terrorisme et alors que vous aviez promis à notre roi de contrer ses activités déstabilisatrices" au Moyen-Orient, ajoute cet ancien ambassadeur du royaume aux Etats-Unis dans sa tribune publiée par Arab News.

"Mais non, M. Obama. Nous ne sommes pas des resquilleurs ! Nous soutenons les rebelles syriens face à Daech. Nous apportons secours aux réfugiés de la région. Nous avons créé une coalition contre le terrorisme à laquelle ont adhéré des pays musulmans", ajoute-t-il. 

Dans ses déclarations publiées par "The Atlantic", Barack Obama reproche aux Saoudiens d'avoir cherché à influencer d'autres pays musulmans, dont l'Indonésie, en exportant l'idéologie wahhabite et exhorte Ryad à "partager" sa présence au Moyen-Orient avec son rival iranien.

A ce propos, le prince Turki réplique : "Vous assimilez [ainsi] une amitié constante pendant 80 ans [entre Ryad et Washington] à une direction iranienne qui continue de décrire l'Amérique comme le plus grand ennemi, qui continue d'armer, de financer et de soutenir les milices confessionnelles dans le monde arabe et musulman, qui continue d'abriter des dirigeants d'Al-Qaïda et qui continue d'empêcher, par le biais du Hezbollah, l'élection d'un président au Liban".

Les analystes politiques entrevoient à travers ces prises de bec verbales Riyad/Washington l'expression d'une grande déception, celle d'une Arabie saoudite qui se sent flouée : engagé dans des guerres inutiles contre ses voisins musulmans (Iran en particulier: NDLR) avec qui elle vivait depuis des siècles en coexistence pacifique, Riyad paie le prix de sa cécité stratégique et son suivisme aveugle envers une Amérique qui, une fois la mèche de la guerre allumée, semble vouloir abandonner ses alliés arabes à leur sort. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV