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La France et les Etats Unis auraient averti l'Arabie saoudite au sujet du Hezbollah

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Le président français François Hollande et le prince Mohammed bin Salman, ministre de la Défense de l'Arabie saoudite, Riyad, le 5 mai 2015.©AFP

Les Etats Unis auraient mis en garde leurs alliés du golfe Persique contre "une surenchère médiatique incontrôlée contre le Hezbollah".

"Où va Riyad ?", c'est la question que se posent les Américains après la campagne lancé par l'Arabie saoudite contre le Hezbollah et le Liban. 

Selon As-Safir et Al-Akhbar, deux journaux libanais, les Etats-Unis auraient mis en garde l'Arabie saoudite, lui conseillant de ne pas aller trop loin dans son animosité contre le Hezbollah. 

"Evitez d'aller trop loin sur la voie des sanctions économiques et politiques contre le Hezbollah, puisque cela pourrait nuire à nos intérêts", aurait affirmé Washington à ses amis saoudiens, dans des propos rapportés par As-Safir. 

"Si Riyad a l'intention de contre-attaquer, dans le dessein de limiter l'influence de l'Iran et de ses alliés stratégiques, qu'il tienne compte du fait que des sanctions aveugles et irréfléchies imposées au Liban irait élargir le champ d'action des Iraniens, leur laissant toute la latitude possible et imaginable pour pêcher en eaux troubles et se refaire une bonne santé politique et sociale. Ce "retrait offensif", surtout dans les régions à population sunnite, laissera le champ libre à l'Iran et au Hezbollah". 

Et As-Safir d'ajouter : "Les Etats-Unis et l'Europe reprochent à l'Arabie saoudite de mettre en danger leurs intérêts stratégiques en agissant de manière irréfléchie et enfantine. Il y a deux jours, Obama aurait dit aux saoudiens de ne pas imposer de sanctions économiques au Liban. Les divergences entre Riyad et Washington au Liban ne datent pas d'hier. Bien que Washington comprenne la colère de Riyad, il n'en reste pas moins vrai que la manière d'agir des Saoudiens risque de faire passer davantage le Liban sous la férule du Hezbollah. Même le président français Hollande aurait fait part de son inquiétude à ce sujet au prince héritier saoudien, au cours de sa récente visite à Paris." 

Al-Akhbar revient pour sa part sur la réaction possible de Riyad aux protestations de Hollande : "On ne connait pas encore la nature de cette réaction. Peu après la rencontre entre Hollande et Mohammad Ben Salmane, les Saoudiens ont déclaré sanctionner médiatiquement le "Hezb", une décision d'une portée bien limitée. Mercredi, le ministre des Affaires étrangères saoudien, Al-Jubeir a changé de ton à la sortie du conseil des ministres du CCGP, ce qui laisse à penser que Riyad commence à réfléchir aux conséquences de sa politique trop radicale. Cela est interprété par d'aucuns comme le début d'un retrait." 

Interrogé par les journalistes, Jubeir a soufflé le chaud et le froid. Il a affirmé que l'objectif des sanctions médiatiques contre le Hezbollah consistait à empêcher le mouvement de mettre au service de sa cause les moyens des pays du golfe Persique, tout en soulignant que la démarche saoudienne renvoyait à la nécessité de maintenir l'unité libanaise. 

Et Al-Akhbar de s'interroger : "Les courants politiques libanais ignorent le sens exact des propos de Jubeir : insister sur la nécessité de maintenir l'unité libanaise. Est-ce une réaction aux mises en garde américaine et française contre Riyad et ses manœuvres qui risquent de faire éclater le Liban, ou s'agit-il toute bonnement d'un énième délire verbal dans la bouche d'un ministre pour qui la mesure et la réflexion restent des concepts à découvrir ?" 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV