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Plus d’un tiers des blessés par balle policière en 2015 étaient des malades mentaux

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
"Journée nationale de protestation contre la brutalité policière, la répression et la criminalisation d'une génération'' dans la zone Row Skid, le 22 Ootobre 2015 à Los Angeles en Californie. ©AFP

La Police de Los Angeles est impitoyable: un rapport interne de la police de la ville (LAPD) vient de déclaré que plus d'un tiers des personnes blessées par des tirs policiers en 2015 à Los Angeles souffraient de maladie mentale et que ce nombre a triplé en quatre ans.

Les policiers de la métropole californienne ont fait usage de la force près de 2.000 fois l'an dernier et ils ont tiré sur 48 personnes dont 21 sont mortes, selon ce rapport. Sur les 38 personnes qui ont été touchées par des tirs policiers, 14 (37%) montraient "des signes de maladie mentale" contre 5 seulement en 2011.

Ce bilan est publié dans un contexte où la police de Los Angeles et celle d'autres villes aux Etats-Unis est souvent accusée de violences excessives contre des personnes sans armes. "Les communautés et les forces de l'ordre à travers le pays, ont fait face à de nombreux défis en 2015", reconnaît le rapport du LAPD. "Des événements malheureux et controversés sont survenus dans des villes de toutes tailles comme Los Angeles (sud-ouest), New York (est), Chicago (nord), Ferguson (centre) et Cleveland (nord)"

Le rapport conclut : "Les pertes de vie, qu'elles soient civiles ou dans les rangs des forces de l'ordre, sont toujours tragiques", affirmant que cette enquête vise à les minimiser.

Le nombre de tués par la police de Los Angeles est supérieur à celui des victimes de tirs policiers dans le comté de Los Angeles qui compte des villes limitrophes comme la banlieue chaude de Compton ou Santa Monica.

C'est également nettement plus qu’à Chicago (8 tués), la troisième ville américaine, ou La Nouvelle Orléans (Louisiane, sud). Et concernant la première ville américaine, New York qui compte 8 million d’habitants, le chiffre de 2014 était de 8 personnes tuées par la police, soit le double de Los Angeles.

D’après ce rapport, les tirs de la police de Los Angeles en 2015 auraient par ailleurs touché de manière disproportionnée les Noirs: ils représentaient 21% des 38 personnes touchées par des balles alors qu'ils ne comptent que pour 9% de la population de la ville.

A titre de comparaison, 58% des tirs policiers ont atteint des Hispaniques l'an dernier qui représentent 48% des "Angelenos".

La police de Los Angeles a souligné que l'utilisation de la force impliquant des armes non mortelles comme les gaz lacrymogènes, les tasers, les balles en caoutchouc ou les matraques restait rare: 0,13% des 1,5 million d'interactions policières avec les civils.

Ce rapport est publié un an après le décès médiatisé de Charly Keunang, 39 ans qui a été tué par la police au cœur du campement de sans-abris de "Skid Row". Autre cas médiatisés: Ezell Ford, 25 ans qui a succombé aux tirs de la police après son interpellation alors qu'il marchait seul et sans armes dans une rue du sud de Los Angeles. Ses proches ont affirmé qu'il était atteint de troubles mentaux. 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV