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L'Arabie saoudite refuse d'équiper l'armée libanaise malgré la menace terroriste

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Riyad aurait dû livrer à l'armée libanaise via la France l'équivalent de 3 milliards de dollars d'armement pour lutter contre Daech. Il vient d'annuler le contrat.

« La décision saoudienne révèle que ses allégations de vouloir lutter contre le terrorisme sont totalement fausses », a dénoncé le parti de la Resistance islamique au Liban dans un communiqué, en réponse à la décision prise par Riyad de suspendre l’aide militaire destinée à l’armée libanaise et aux Forces de sécurité intérieures (FSI).

Cette décision a été rapportée par l’agence saoudienne officielle SPA, sur la foi d’un responsable saoudien s'exprimant sous le couvert de l‘anonymat.
  
En 2013, et sans aucune demande préalable du gouvernement libanais, Riyad a affiché sa volonté d’accorder un soutien en armements français à l’armée libanaise pour soi-disant lutter contre le terrorisme, pour le montant de trois milliards de dollars. La somme de près d’un milliard de dollar était également destinée aux FSI. Cette aide qui a plus été exploitée politiquement par les alliés de Riyad au Liban n'a pas été mise en exécution. Les quelques armes français qui ont été dépêchées se sont avérées défectueuses.

"Depuis l'avènement au pouvoir du roi actuel, elle a été totalement suspendue. Tout le monde le savait et les médias l'ont rapporté", assure le Hezbollah dans son communiqué.   

La raison arguée pour suspendre cette aide est "la position d'hostilité dont le Liban fait montre à l'encontre de l’Arabie saoudite, dont celle du Hezbollah qui s'approprie l‘Etat libanais" d'après le responsable saoudien . 

Dans sa riposte, le Hezbollah estime que la décision saoudienne n’a rien de surprenant. 



« Elle révèle la réelle politique du royaume, celle de parrainer le terrorisme et de semer des scissions dans tout le monde arabe et islamique », a accusé le Hezbollah dans son texte.


Toujours selon le Hezbollah, « le monde entier sait très bien que l’Arabie souffre d’une crise financière aiguë en raison de ses ingérences militaires au Yémen et de la baisse du cours de pétrole qu’elle a elle-même provoquée ».  

Et de conclure, selon le communiqué : « le fait d’adosser au Hezbollah la responsabilité de cette décision est un fiasco dans le contenu et la forme et ne trompe pas les gens sages ».

Dans le communiqué de l’agence saoudienne, l’Arabie saoudite fustige « des positions libanaises hostiles, dans les tribunes arabes, régionales et internationales, dans le sillage de la mise sous tutelle de l’Etat libanais par le Hezbollah ».

La source saoudienne évoque ce qui « s’était passé au conseil de la Ligue arabe et à l’Organisation de coopération islamique, où le Liban n’a pas condamné les attaques qu'ont subies le bâtiment de l’ambassade du royaume à Téhéran et son consulat à Machhad ».



Ces positions sont d’après lui dictées par le Hezbollah, lequel selon lui « exerce un terrorisme à l’encontre de la nation arabe et islamique ».


La politique de Riyad au Liban est farouchement critiquée par de nombreux protagonistes libanais, dont le Hezbollah. On lui reproche d’entraver depuis mai 2014 l’élection du président de la république, en la personne du chef du Courant patriotique libre, le général Michel Aoun. Etant la personnalité chrétienne la plus populaire dans la communauté chrétienne au Liban, il devrait briguer ce poste, comme cela se passe pour les autres postes de premier rang, sunnite et chiite.

 

Hassan Nasrallah, le Secrétaire général du Hezbollah et Michel Aoun, le chef du CPL. ©Archives/AFP


Les dernières menaces saoudiennes d’intervenir en Syrie pour renverser le président syrien Bachar al-Assad sont également très mal vues par une partie de l’opinion publique libanaise, ainsi que l’animosité saoudienne à l’encontre de l’Iran, considérée comme injustifiées.

Durant son dernier discours, le secrétaire général du Hezbollah Sayed Hassan Nasrallah a fustigé le fait qu'Israël soit devenu l'ami des régime arabes et l'Iran leur ennemi. Il a défié Riyad d'envoyer ses troupes en Syrie, assurant que cela contribuera à un règlement de la crise de toute la région, et non pas celle de la Syrie seulement.  
 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV