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L'Iran n'a jamais renoncé à la diplomatie; les États-Unis poussent le monde vers la « loi de la jungle » (Araghchi)

US Rep. Ilhan Omar (D-MN) (L) talks with Speaker of the House Nancy Pelosi (D-CA) during a rally with fellow Democrats before voting on H.R. 1, or the People Act, on the East Steps of the US Capitol on March 08, 2019 in Washington, DC. (AFP photo)
Sur cette capture d'écran, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi (à droite), s'entretient avec l'hôte omanais Moosa Al Farei, lors d'une visite à Oman en novembre 2025.

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, affirme l’engagement de l’Iran à la diplomatie malgré l’échec des négociations indirectes entre Téhéran et Washington, interrompues par la guerre imposée des 12 jours; il regrette que les États-Unis, en recourant à la force, cherchent à conduire les affaires mondiales vers une « loi de la jungle ».

Le chef de la diplomatie iranienne, en déplacement à Mascate, capitale omanaise, pour participer à une réunion de haut niveau consacrée aux efforts de médiation, a formulé ces remarques dans une interview accordée à l’émission Ma’ Moosa Al Farei.

M. Araghchi a souligné que « la diplomatie fait partie intégrante des principes de la République islamique d’Iran » et que Téhéran « n’avait jamais quitté la table des négociations ».

« Si la partie américaine se montre disposée à conclure un accord juste et équilibré, fondé sur des intérêts mutuels, la République islamique d’Iran examinera assurément la question », a soutenu le diplomate iranien.

Le diplomate a également commenté le thème central de la réunion à Mascate: « Il s’agit de la regrettable réalité selon laquelle le droit international et les systèmes mondiaux sont de plus en plus influencés par la tendance des États‑Unis à recourir à la force dans les relations internationales ».

Le ministre des Affaires étrangères a aussi rappelé que cinq cycles de pourparlers indirects, organisés sous l’égide d’Oman en début d’année, avaient permis aux parties d’être « très proches » d’un accord, mais le rejet américain des solutions proposées a fait échouer le dialogue. 

Selon lui, cet échec trouve sa cause dans l’insistance américaine sur un « enrichissement zéro », une exigence que l’Iran « ne peut jamais accepter ».

Il a réaffirmé qu’il « n’y aura pas d’accord tant que les États-Unis exigent un zéro enrichissement d’uranium », mais qu’une entente pourrait être possible s’ils plaident pour l'option  « zéro bombe atomique ».

Le haut diplomate iranien a ensuite averti que les relations internationales sont de plus en plus façonnées par la « loi de la jungle » en raison du militarisme américain, et que l’expression « paix par la force » équivaut, en réalité, à une victoire pour celui qui dispose du plus grand pouvoir, alors qu’une véritable paix devrait être obtenue par la voie diplomatique.

Faisant allusion aux 12 jours de guerre imposée par le tandem israélo‑américain en pleines négociations indirectes, Araghchi a réaffirmé qu’il s’agissait d’une attaque non seulement contre l’Iran, mais aussi contre la diplomatie elle‑même et contre le rôle de médiateur d’Oman.

Le 13 juin, Israël a lancé une guerre non provoquée contre l'Iran, assassinant de nombreux commandants militaires de haut rang, des scientifiques nucléaires et des civils ordinaires.

Plus d'une semaine plus tard, les États-Unis sont également entrés en guerre en bombardant trois sites nucléaires iraniens, en violation flagrante de la Charte des Nations Unies, du droit international et du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

En réponse, les forces armées iraniennes ont ciblé des sites stratégiques en Palestine occupée ainsi que la base aérienne d'al-Udeid au Qatar, la plus grande base militaire américaine en Asie de l’Ouest.

Plus loin dans ses propos, le chef de la diplomatie iranienne a rappelé que l’Iran en avait payé un « lourd tribut » mais en était sorti plus fort, ayant testé ses systèmes de missiles en situation de combat réel et identifié les faiblesses des deux camps.

Interrogé sur la possibilité d’un dialogue direct entre Téhéran et Tel‑Aviv, Araghchi a rappelé que l’Iran « ne reconnaît aucune légitimité au régime sioniste ». « L’entité occupante n’appartient pas à cette région. Elle avait été établie par l’usurpation des terres palestiniennes. Elle se maintient par des crimes, dont le génocide à Gaza », a‑t‑il précisé.

Par ailleurs, M. Araghchi a assuré que, sur le plan de la politique régionale, l’Iran soutient les mouvements de résistance, à savoir le Hezbollah libanais, Ansarallah yéménite et le Hamas, car ils sont des « acteurs indépendants qui luttent pour une cause légitime et sacrée ». « Ils se battent pour libérer leur terre et obtenir la liberté », a‑t‑il ajouté.

Concernant la Syrie, le ministre iranien des Affaires étrangères a souligné que Téhéran n’entretenait actuellement aucune relation officielle avec la nouvelle administration syrienne dirigée par Hayat Tahrir al‑Cham (HTC), mais suivait de près l’évolution de la situation.

Il a mis en garde contre les projets israéliens visant à renforcer leur contrôle territorial en Syrie et à démembrer le pays, qualifiant cela de grave menace pour la stabilité régionale.

Quant aux relations irano‑saoudiennes, M. Araghchi s’est montré optimiste sur les consultations régulières de haut niveau entre les deux pays, effectuées après le rapprochement négocié par Pékin.

Il a fini par conclure qu’une sécurité régionale plus large devait être construite par les pays de la région eux-mêmes, sans l'ingérence d'aucune puissance étrangère et grâce à une confiance croissante qui mènerait à des accords de sécurité conjoints dans le golfe Persique.

 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV