Téhéran dénonce le double standard des États-Unis en matière de droits de l’homme, qui va imposer des sanctions à la rapporteuse spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens occupés, pour avoir critiqué le génocide mené par Israël dans la bande de Gaza, et qui dans le même temps déroulent le tapis rouge aux criminels de guerre de ce régime.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, a fait ces remarques dans message publié sur X vendredi, deux jours après que les États-Unis ont annoncé des sanctions contre Francesca Albanese, la rapporteuse spéciale des Nations unies sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, au moment même où le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu était en visite à Washington.
« Albanese est harcelée et sanctionnée pour avoir dit la vérité et s’être opposés au génocide, à l’occupation et à l’apartheid. Pendant ce temps, Benjamin Netanyahu, reconnu coupable de crimes de guerre par un tribunal, se voit dérouler le tapis rouge à Washington », a écrit M. Baghaï.
Il a dénoncé « l’hypocrisie flagrante » des États-Unis et rappelé que « la vérité ne peut être étouffée par des sanctions ».
Mercredi 9 juillet, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé que Washington allait imposer des sanctions à Francesca Albanese, l’accusant d’avoir tenté d’inciter la Cour pénale internationale (CPI) d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre des Affaires militaires Yoav Gallant pour crimes de guerre à Gaza.
Cette annonce a coïncidé avec la visite de Netanyahu aux États-Unis et intervient après une tentative avortée en vue de forcer l’ONU à démettre Mme Albanese de ses fonctions.
La rapporteuse de l’ONU a qualifié les sanctions américaines de « techniques d’intimidation de type mafieux », promettant de se tenir « fermement et de manière convaincante du côté de la justice, comme je l’ai toujours fait ».
De son côté, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a appelé à une « annulation rapide » des sanctions américaines contre Mme Albanese.
Il a également appelé à l’arrêt des « attaques et menaces » contre les personnes nommées par l’ONU et d’autres institutions internationales comme la CPI, dont les juges ont également fait l’objet des sanctions américaines.
Lors d’un discours prononcé devant le Conseil des droits de l’homme à Genève la semaine dernière, Francesca Albanese a appelé les pays à rompre tout lien commercial et financier avec Israël et à cesser de soutenir une « économie du génocide ». Elle a également présenté son dernier rapport, qui désigne des dizaines d’entreprises complices des crimes israéliens contre les Palestiniens.
En juin dernier, les États-Unis ont imposé des sanctions contre quatre juges de la CPI en raison d’un mandat d’arrêt contre Netanyahu pour ses crimes de guerre à Gaza.