Le protocole d’accord d’aide militaire entre les États-Unis et Israël expirera en 2028 au terme de 10 ans d’existence, poussant Tel-Aviv à conclure un nouvel accord et à doubler la durée habituelle de tels accords bilatéraux, ont déclaré des responsables israéliens et américains à Axios, jeudi 13 novembre.
Dans son rapport, Axios révèle que la proposition israélienne lors des discussions préliminaires vise à obtenir au moins 4 milliards de dollars d’aide militaire par an, en dépit des coupes budgétaires imminentes dans l’aide étrangère américaine dans son ensemble.
Le protocole d’accord actuel de dix ans, signé en 2016 sous la présidence de Barack Obama et s'élevant à 38 milliards de dollars jusqu’en 2028, arrive à son terme et Israël cherche à conclure un accord d'une durée de 20 ans incluant des éléments « America first », prônés par le président américain Donald Trump.
Cependant, les négociations se heurtent au scepticisme des partisans de la politique « America first » de Donald Trump en matière de dépenses étrangères, ainsi qu'à des inquiétudes partagées par les deux partis (démocrate et républicain) concernant les guerres militaires génocidaires menées par Israël à Gaza et au Liban.
Le soutien américain à Israël a fortement augmenté après que ce dernier a déclenché la guerre contre la bande de Gaza, le 7 octobre 2023.
Un rapport publié le 7 octobre par le projet « Costs of War » de l’Institut Watson pour les affaires internationales et publiques de Brown University détaille comment le département d’État américain et le département de la Guerre sous les administrations Biden et Trump, ont conjointement transféré au moins 21,7 milliards de dollars pour soutenir l’offensive israélienne contre Gaza.
Selon l’étude, les États-Unis ont fourni 17,9 milliards de dollars à Israël au cours de la première année du génocide sous la présidence de Joe Biden, et 3,8 milliards de dollars la deuxième année. Une grande partie de cette aide a déjà été versée, le reste étant prévu pour les années à venir, précise le rapport.
L’étude note que Washington devrait allouer des dizaines de milliards de dollars de financements futurs à Israël via divers accords bilatéraux.
Une autre analyse également publiée par le projet Costs of War indique que les États-Unis ont dépensé environ 9,65 à 12,07 milliards de dollars en opérations militaires au Moyen-Orient au cours des deux dernières années.
Depuis l’investiture de Trump en janvier 2025, le Congrès a été informé de ventes d’armes supplémentaires d’une valeur de 10,1 milliards de dollars, portant à 751 le nombre de dossiers actifs de ventes militaires à l’étranger (FMS), pour une valeur totale de 39,2 milliards de dollars en avril 2025.
Les protocoles d’accord historiques témoignent du renforcement de l’alliance américano-israélienne: l’accord de 1998 s’élevait à 21,3 milliards de dollars, passant à 32 milliards en 2008 et à 38 milliards en 2016.
Israël, principal bénéficiaire de l'aide étrangère américaine, a utilisé ces fonds pour lancer des attaques au Moyen-Orient et acquérir des systèmes avancés, comme le F-35 et des munitions de précision. Parmi les contrats récemment approuvés figure celui de 18,8 milliards de dollars pour des chasseurs F-15, dont les livraisons seraient prévues à partir de 2029.
Les dépenses américaines dans la région, telles que les frappes au Yémen en mars et mai 2025 et les attaques contre les sites nucléaires iraniens le 22 juin, estiment les coûts totaux entre 9,65 et 12 milliards de dollars depuis le 7 octobre 2023, dont 2 à 2,25 milliards de dollars pour les opérations contre l'Iran.
Depuis le début de la guerre génocidaire menée par Israël contre la bande de Gaza assiégée, près de 70 000 Palestiniens ont été tués, tandis que lors de sa guerre de 12 jours contre l’Iran en juin, le régime a tué au moins 1 604 personnes.