Les États-Unis étudient la possibilité de construire une grande base militaire pouvant accueillir des milliers de soldats le long de la frontière entre Gaza et la Palestine occupée. Cette décision intervient dans un contexte de craintes liées à un nouvel interventionnisme américain dans la région et à la volonté d'aider le régime israélien à contrôler l'avenir du territoire palestinien.
D'après un article publié, mardi 11 novembre, par le média d'investigation israélien Shomrim, cette installation coûterait 500 millions de dollars à l'administration américaine.
Cette base permettrait également à Washington d'agir de manière indépendante sur le terrain, sans coordination avec Israël, et d'influencer directement la dynamique de la situation.
Des observateurs ont noté que ce projet intervient alors que l'indignation internationale atteint son paroxysme contre le régime israélien pour sa guerre génocidaire contre Gaza, déclenchée en octobre 2023. Cette situation, ajoutent-ils, pourrait inciter Tel-Aviv à demander à ses alliés de faire avancer ses objectifs, profitant d'une période de retrait médiatique.
Des responsables palestiniens ont toutefois averti que de telles mesures s'apparentent à une tentative de remplacer une occupation par une autre, en troquant simplement les troupes israéliennes contre des troupes étrangères.
Début novembre, Moussa Abou Marzouk, haut responsable du mouvement de résistance palestinien Hamas, a clairement indiqué que le groupe ne tolérerait jamais un tel arrangement.
« Nous ne pouvons accepter une force militaire qui se substituerait à l'armée d'occupation à Gaza », a-t-il déclaré à Al Jazeera.
Auparavant, Washington avait fait circuler un projet de résolution du Conseil de sécurité de l'ONU proposant la création d'une « Force internationale de stabilisation (FIS) » à Gaza pour une durée d'au moins deux ans.
Cette force, qui serait composée, selon certaines sources, des États-Unis, de la Turquie, du Qatar et de l'Égypte, opérerait sous prétexte de reconstruction et de sécurité, tout en assurant de facto la « démilitarisation » de Gaza et le démantèlement des infrastructures de la Résistance.
D'après le site d’information américain Axios, le plan de la FIS constitue la première phase d'une proposition en 20 points élaborée par le président américain Donald Trump, qui affirme qu'elle permettra de « mettre fin à la guerre » à Gaza.
Les critiques estiment toutefois que cette proposition ignore les questions fondamentales de l'occupation israélienne, de la responsabilité pour les crimes de guerre et du droit des Palestiniens à l'autodétermination et à une réparation.
Parallèlement, les États-Unis ont ouvert un Centre de coordination civilo-militaire (CCCM) plus modeste à Kiryat Gat, au nord de Gaza, qualifié par les responsables du Commandement central américain de plaque tournante de la « coordination humanitaire et militaire ».
Lors d'une visite sur place, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a promis que « le désarmement du Hamas et la démilitarisation de Gaza seront réalisés ».
Le Hamas affirme que ses armes sont indissociables de l'occupation, ce qui oblige les combattants de la Résistance à rester constamment en alerte face à une nouvelle offensive d'envergure du régime israélien sur Gaza.